Ferrandière
Le Viva (magazine de la municipalité de VIlleurbanne) d'octobre 12 a fait une double page sur
le Château de la Ferrandière
complèmentaire au billet présenté ici plus tôt.
•XI°/XII° siècles : probable construction d'une tour en bois sur la motte de la Ferrandière
•1540 : construction par Martin de Troye, riche Lyonnais, de la Ferrandière.
•Cette propriété accueille en leur temps l'entourage de François-1°, Henri-IV. Mais durant les Guerres de Religion (entre 1560/80) elle est détériorée.
•«Printemps 1706, Noble Jean-Baptiste de Choisity fulmine. Il vient d'acheter à prix d'or le château de la Ferrandière pour en faire sa maison de campagne, (…) mais la demeure menace ruine : toits effonfrés, cheminée "prest a ebouler", murs en pisé non entretenus "pentifs, vieux, fendus et corrompus". (…) Cela va lui coûter une fortune en réparation.» Un huissier expédié sur place, constate les dégâts en une vingtaine de pages.
C'est un grand domaine cerné d'un mur interminable, ponctué de tours rondes : il y a un bois, des vignes, des prés, des terres labourées et avec la ferme des animaux. On entre dans l'enclos seigneurial par une porte monumentale, surveillée par un gardien.
«Une magnifique allée bordée de tilleuls, d'ormes et de mûriers mène à une seconde porte, encore plus imposante, celle-ci ouvrant sur lune place entourée de bâtiments : "la grande basse-cour"». Là opère le fermier. (…) On trouve encore 2 pigeonniers, des puits à eaux clairs, des écuries pour les chevaux, des étables pour les bovins, un cellier pour le vin.
Le château lui même se compose de 3 corps de logis en U autour de "la grande-cour". «Une galerie couverte mène à une chapelle en bien piteux état, "ny ayant en icelle chapelle qu'un autel aveq son gradin et le couvert estant necessaire de refaire". L'aile centrale abrite les chambres, la cuisine et de grandes caves.» De l'autre côté, une grande tour dépassant des toits en impose. Au rez-chaussée "la salle", vaste pièce d'apparat où l'on reçoit et donne audience. Au 1°étage, les pièces vont en enfilade… (Archives Départementales du Rhône : rapport du 26/05/1706)
Rien que de très normal pour un château local. «Il en va de même dans ceux des environs».
Des réparations profondes s'imposent pour une somme de 40 000£.
•Puis «la Ferrandière passe aux mains de la famille Riverieulx et connaît un âge d'or, devenant "l'une des plus belles habitations des environs de Lyon.»
•Intervient la période révolutionnaire. En 1793, des armées y installent leur camp avec leur matériel.
«Soupçonné de trahison, Claude-Antoine de Riverieulx est guillotiné à Lyon le 22 janvier 1794.» La veuve continue apparemment d'habiter la demeure : "Les bois, les jardins, les bâtimens, m'ont semblé négligés" - raconte un Étienne MAZADE dans ses Promenades à Lyon - tome-IV Rive-Gauche du Rhône pp53/54 - une partie de ceux-ci ont changé de destination, et une manufacture d'indiennes (tissus peints)
•En effet, «en 1810, François-Xavier Monavon, maire de Villeurbanne de 1828/30, y installe une usine textile au château.»
•«En 1818, une congrégation religieuse reçoit le domaine : les Dames du Sacré-Cœur de Jésus qui le transforment en couvent avec pensionnat de jeunes filles. Une nouvelle chapelle, des ailes sont construites. Les sœurs y demeurent jusqu'en 1907» (date d'application des lois-1905 de séparation de l'État et de l'Église). Les congrégations religieuses sont expropriées dans toute la France.
•En 1913, l'État vend le domaine avec ses 26ha de terres à une société immobilière. En 1920, il est démembré : des rues sont tracées, des usines installées et des maisons construites.
«En 1940 une tour de la Renaissance est encore visible, décorée de pilastres et accolée à une façade de pierre. Elles furent rasées vers 1950 pour céder la place à des immeubles.»
Ainsi disparaît le patrimoine…
Le texte qui était ici a disparu, il est recherché voici un ersatz
Les vestiges du château
"L’urbanisation a malheureusement gommé ce qui aurait pu constituer aujourd’hui l’un des fleurons du patrimoine villeurbannais. Quelques vestiges de la Ferrandière demeurent pourtant à travers le quartier.
-au 35 avenue Saint-Exupéry, les fondations d’une tour ronde et une pièce souterraine (une ancienne glacière ?), émergent ainsi des pelouses d’un immeuble ; le texte de 1706 les identifie comme les restes d’un pigeonnier sous lequel «nous avons recognu quil y avoit une voute a cave par les vestiges qui y sont encore»,
-au 8 avenue Saint-Exupéry une belle façade rythmée d’arcades en pierres de taille et de mansardes formait une aile de l’ancien pensionnat ; elle touche, au 34 rue Richelieu, l’église du Cœur Immaculé de Marie, qui servit de chapelle aux sœurs et à leurs élèves à partir de 1842,
-quant aux si beaux arbres du quartier, ne cherchez pas plus loin leur origine. Ils sont le souvenir vivant du château disparu."
➥Villeurbanne a un site pour réagir et partager : viva-interactif.com/histoire
•Nous insérons à titre indicatif un extrait du document cité par un lecteur qui a laissé un commentaire ci-dessous : il s'agit là d'une hypothèse…
☛Il serait utile que le Musée d'Histoire Gadagne ou les Archives Municipales de Lyon ou de VIlleurbanne analysent le dit document…