Histoire du Grand-Lyon
Décentralisation. Premier volet de notre série consacrée à la mise en œuvre de la Métropole, ce 1er janvier : son histoire depuis les débuts de l’intercommunalité lyonnaise. Dans trois jours, la communauté urbaine et le Grand-Lyon auront en effet disparu. En un demi-siècle, si l’agglomération s’est construite pas à pas, en 2015, elle fera sa révolution.
Dans un contexte de développement et d’essor démographique dynamique, au cœur des trente glorieuses, l’agglomération lyonnaise devra pourtant attendre que l’Etat n’impose par la loi une véritable intercommunalité. Avant cela, se nouent des démarches de coopération intercommunale : Syndicat des Eaux de la banlieue de Lyon, Syndicat Intercommunal d’Assainissement de la Rive Gauche du Rhône, gaz, électricité… En 1941, le Syndicat des Transports en Commun de la Région Lyonnaise (STCRL) est créé à l’initiative du préfet du Rhône. Des bribes de coopération qui ne sont pas coordonnées.
Elle devient la Courly en 1971
En novembre 1960, est créé le Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple de l’Agglomération Lyonnaise (Sivmal). Il intègre 25 communes dont 19 du Rhône et six de l’Isère. Ses compétences s’élargissent au fil des années. En 1965 et 1966, Louis Pradel, alors maire de Lyon, fait campagne pour élargir son périmètre à soixante communes. En mars 1967, seize communes rejoignent ainsi ce syndicat à vocation multiple…
Cette période marque le début de la coopération politique entre les maires de l’agglomération au détriment des techniciens. Si dans les grandes villes, à Lyon, mais également à Villeurbanne, on demande davantage d’intercommunalité, dans l’ouest lyonnais, mais également dans plusieurs communes communistes, on freine les initiatives.
C’est en 1968 que sera créée la COmmunauté URbaine de LYon, officiellement le 1er janvier 1969.
Imposée par la force, la COmmunauté URbaine de LYon, intitulé juridique encore pertinent aujourd’hui, se muera plus tard en Co.Ur.ly.. Les initiales de Communauté urbaine de Lyon constituant un acronyme guère engageant… [à l'époque]
Très vite, l’intercommunalité va se révéler comme le bon outil pour corriger les disparités entre les territoires, prendre en charge les grands services de gestion urbaine ou mettre en œuvre de grands équipements. Pas à pas, la CoUrly, puis le Grand-Lyon s’imposeront notamment en matière d’urbanisme, de déplacements, en réalité tous les services du quotidien, puis de développement international. Cela s’articulant autour d’une véritable stratégie d’agglomération qui trouvera son point d’orgue dans la naissance de la Métropole, véritable collectivité locale de statut particulier le 1er janvier prochain.
Avec un virage important, puisqu’essentiellement articulée autour de l’urbain, la nouvelle Métropole s’organisera davantage qu’aujourd’hui autour de l’humain en prenant en charge les compétences sociales du conseil général du Rhône. Tout cela autour d’une nouvelle dimension politique.
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Un ouvrage pour en savoir plus A conseiller à ceux qui s’intéressent à la chose, « De la Courly au Grand-Lyon », très bel ouvrage complet et illustré de Cédric Polère. 475 pages aux éditions Lieux Dits (38 €)
1er janvier 1969 : création de la communauté urbaine
1971 : la communauté urbaine adopte la dénomination Courly
10 février 1977 : inauguration de l’Hôtel de Communauté
1991 : changement de la dénomination en Grand Lyon
Louis Pradel
Francisque Collomb
Michel Noir
Raymond Barre
Gérard Collomb
De 56 à 59 communes en 2015.
De 1,076 à 1,3 million d’habitants
Première séance
Le 11 décembre 1968, se réunissent pour la première fois les conseillers dans l’ancien Palais des congrès, quai Achille-Lignon. Il y avait alors 90 élus, un président, et douze vice-présidents.
Nouveau siège
La Courly se délocalise à la Part-Dieu, en septembre 1976.
Nouveau métro
Les lignes A et B sont inaugurées par Valéry Giscard d’Estaing en 1978.
Création de la RUL
La région urbaine de Lyon est créée en 1978.
L’international
Lyon devient membre du réseau Eurocité en 1989
Bouchon pour Teo
En 1990, Michel Noir donnait à Bouygues la construction du périphérique nord. En raison de coûts prohibitifs, de failles juridiques et de la grogne des Lyonnais, le Grand-Lyon rachètera finalement l’ouvrage pour deux milliards de francs.
Et naquit le Grand-Lyon
Un nouveau nom en 1991
Le logement pris en compte
Le premier plan local date de 1995
Unesco
Lyon est inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité en 1998
Collomb président
C’est en 2001 que le maire PS arrive, bien que minoritaire, à la tête du Grand-Lyon à l’issue d’un scrutin qui aura fait couler beaucoup d’encre.
Toujours l’international
Les premiers pas d’Only Lyon en 2007.
La métropole
Ce sera pour le 1er janvier 2015
Il aura fallu seulement deux années au tandem Collomb (PS) et Mercier (UDI) pour faire aboutir le projet de Métropole. Une performance qui, sur la forme, a fait grincer des dents. A droite comme à gauche.
« Presque en contrebande »
Un passage en force qui aura l’avantage de l’efficacité. En d’autres temps pourtant, Gérard Collomb se montrait moins pressé, notamment quand il s’est agi de changer de nom de la Courly. C’était en 1991 : « Il nous faut être d’accord sur l’idée, je dirai même parce que je n’ai aucun fétichisme des noms, expliquait alors l’opposant, que je serais volontiers d’accord sur l’appellation si la façon même dont elle a été introduite, subrepticement, presque en contrebande, ne laissait justement mal augurer de la méthode qu’on entend employer pour construire l’agglomération ».
C’est pourtant par surprise que les deux barons ont pris leurs collègues. Ce qui aura peut-être permis d’échapper à dix années de palabres. C’est peut-être la raison pour laquelle l’exemple lyonnais est aujourd’hui unique et guère remis en cause. Même si ses modalités de mise en œuvre suscitent nombre de commentaires."
Geoffrey Mercier G.M
…la suite dans les pages du Progrès des jours à venir…
et sur le site du Grand-Lyon : "Comment obtenir des informations sur l'histoire de l'agglomération ?"
dans le Progrès du vendredi 12 juillet 19