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Lyon, Bèchevelin & Cie
26 septembre 2020

Georges Winckler : vers la Chine -4-

✪L'histoire lyonnaise participe de l'histoire de l'aviation nationale, c'est pourquoi le blog a plusieurs billets sur ce thème (tapez "aviation" dans le moteur de recherche interne).
Paul Mathevet° en est un des grands spécialistes. Il a écrit un article pour le blog de Montchat du XX° au XXI°.

Georges Winckler vers la Chine

Paul Mathevet

En 1932, un premier contact était pris avec, d'une part, les autorités britanniques de Hong-Kong et, de l'autre, les autorités chinoises de Canton et le Ministère des Communications à Shanghaï et Nankin. Le but poursuivi par les Français était d'obtenir, pour une compagnie française, l'autorisation de venir à Canton ou à Hong-Kong et d'y prendre le courrier à destination de l’Europe. À dire vrai, dès ce moment, et pour ménager l'amour-propre chinois, la France se déclarait prête à négocier sur la base de la réciprocité et, si nous obtenions les autorisations de survols nécessaires pour aller à Canton, à accorder à une compagnie nationale chinoise l'autorisation de venir à Hanoï, voire à Saïgon, ce qui, par suite de l'importante communauté chinoise qui y résidait, pouvait présenter pour le gouvernement chinois un véritable intérêt. Parallèlement à cette descente des Chinois jusqu'à Saïgon, il était souhaité d'obtenir pour les avions français l’autorisation de voler jusqu'à Shanghaï. En outre, il était spécifié que le personnel navigant de la compagnie chinoise devrait être chinois et, éventuellement, que les appareils devraient être construits en Chine. Le gouvernement général de l'Indochine, la légation de France en Chine approuvaient, chacun en ce qui le concerne, cette façon d'agir, mais deux années se passèrent - 1933 et 1934 - sans apporter de modifications très sensibles à la situation. Le 15 novembre 1933, le Ministre de l'Air prit la position suivante : «Aucune concession du survol de l'Indochine ne sera donnée tant qu’Air-France n'aura pas elle-même obtenu Canton et Hong-Kong».

 

L’exploitation de la ligne d'Hanoï eut lieu le 1er février 1935, sur l'itinéraire Bangkok, Vientiane, Hanoï. Cette ouverture fut très bien accueillie, mais le temps de transit très court entre l'arrivée et le départ du vol étonna les officiels et le public. Les provinces chinoises limitrophes du Tonkin furent informées de ce vol, dans le but de drainer la clientèle par deux accès : de Kunming, en un jour par micheline, la Compagnie des chemins de fer du Yunnan ayant accepté de faire coïncider ses horaires avec ceux d'Air France ; de Canton à Long-Tcheou, en un jour, par les avions de la Southern Aviation, compagnie chinoise, ensuite 5h30 de route par véhicule spécial. Cette compagnie avait également accepté de faire concorder ses horaires avec ceux d'Air-France.

 

Au début de l'année 1935, l'ouverture du tronçon Bangkok-Vientiane-Hanoï, conduisait notre ligne aérienne d'Extrême-Orient aux portes de la Chine et rendait plus urgente la solution du transport du courrier chinois de et vers l'Europe. En même temps, la compagnie anglaise lmperial Airways, après une longue période de réflexion, annonçait son projet de continuer sa ligne des Indes jusqu'en Malaisie, puis en Australie et de là, par une bretelle empruntant le territoire indochinois, d'aller desservir Hong-Kong. Le commandant Fieschi**, attaché de l'Air en Chine, qui, dès 1932, avait pris part aux négociations pour obtenir une autorisation de survol, entrait en contact avec le gouvernement chinois pour lui proposer d'accorder à une compagnie nationale, l'autorisation sans contrepartie similaire de voler de Canton à Hanoï, Devant cette situation et la mauvaise volonté persistante, manifestée par le gouvernement chinois à accorder les autorisations de survol sollicitées entre Hanoï et Canton, la compagnie Air-France, d'accord avec le gouvernement de l'Indochine et la légation de France à Nankin, fut amenée à rechercher un autre moyen pour assurer l'acheminement sur Hanoï du courrier venant de Chine. À cet effet, tenant compte des liaisons chinoises intérieures exploitées au départ de Canton par la S.W.A.C., il fut étudié s'il n'était pas possible de faire arriver le courrier, soit de Yunnan-Fou, en utilisant la liaison hebdomadaire par Micheline des Chemins de Fer du Yunnan, soit de Long-Tcheou, par la route vers Hanoï. Les offices postaux français et indochinois entrèrent même en relation pour étudier la possibilité d'une action commune en ce sens, mais le manque d'empressement du gouvernement chinois, autant que l'irrégularité des liaisons aériennes intérieures chinoises qui étaient à la base de la combinaison firent échouer ce projet. Ainsi, par l'échec des demandes d'autorisation de survol du territoire chinois formulées par la France depuis 1932, par l'échec des liaisons aéro-ferroviaires envisagées, se trouvaient écartés deux moyens étudiés pour assurer le courrier.

Capture d’écran 2020-08-16 à 19

 

**FIESCHI Jean-Toussaint, est né le 23 octobre 1893 à Petreto-Bicchisano (Corse)
Engagé au 173ème Régiment d'Infanterie, le 28 novembre 1913. Après sa blessure au front, en 1916, le sous-lieutenant Fieschi est volontaire pour l’aviation militaire: tout d'abord, observateur, puis élève-pilote à Étampes en décembre 1917. De 1920 à 1923, il est chargé d'une mission militaire au Vénézuela, puis de 1927 à 1929, professeur à l'École de Guerre de Pékin en Chine, en 1930, il est général dans l'armée chinoise, conseiller militaire du maréchal Tchang Kaï-chek et attaché militaire pour l'Extrême-Orient. Attaché militaire à Rome. Revenu en France, il assure à Bron le commandement de la 35ème Escadre qu’il forme au bombardement de nuit. En 1939, avec le grade de colonel, il prend le commandement de l’Air-régional-14 à Lyon. De 1940 à 1942, il assure le commandement de la Base de Stockage de Bron avec comme adjoint le Capitaine Chambonnet, futur chef de l’Armée Secrète, assassiné par les Allemands en juillet 1944 sur la Place Bellecour. En 1953, élu conseiller municipal de Lyon, il fut l'adjoint du Président Édouard Herriot, Maire de Lyon, chargé de la Police, des Affaires Sociales et des Sports. Grand Officier de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre avec Palmes 14/18 et 39/45. Le Général Jean-Toussaint Fieschi décède en 1954.

Sources: Icare n°163, L'Aviation et les Années Folles 1919-1929, Lettre n°1 3AF, La Tragédie de l'Émeraude,
Divers sites Internet, Notes personnelles

Georges WINCKLER, pilote lyonnais, défricheur de la ligne aérienne France-Indochine © CALM 07/2020 Paul Mathevet

la suite la semaine prochaine !

 

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